Abécédaire de la culture érotique. Partie 3
C’est le troisième volet de notre abécédaire érotique. On a cherché des pépites, comme avec la lettre Q où on on vous présentera un Dieu du sexe venu d’Asie ! Mais poursuivons l’abécédaire dans l’ordre logique et c’est la lettre M qui ouvre le bal avec le Mont de Vénus !
M comme Mont de Vénus…

Sandro Botticelli. Vers 1485
Quel joli nom pour désigner cette petite partie de l’anatomie humaine ! Le Mont de Vénus, dans le dictionnaire c’est le pubis, à savoir ce délicieux renflement en forme de triangle, situé à la partie inférieure du bas-ventre. Il est constitué de tissu adipeux pour protéger l’os pubien et contient des glandes qui produisent des phéromones.
Bien évidemment Vénus fait référence à la Déesse de l’amour.
On attribue souvent des petits surnoms à cette partie du corps ; dune, colline, mont, gazon, foufoune, touffe… Touffe tout simplement parce qu’à la puberté, le Mont de Vénus se couvre de poils.
Si les tableaux de peintres comme « l’origine du monde » de Gustave Courbet, montrent des pubis à la toison fourni, la tendance est à l’épilation depuis longtemps : Epilation échancrée, épilation Brésilienne, coupe ticket de métro, voir pas de poil du tout etc…
Le poil sur le pubis féminin (et même masculin) n’a pas le vent en poupe. On se rase soi-même ou on passe par un institut pour faire disparaitre cet hôte indésirable, surtout à l’approche de l’été. L’épilation du pubis était déjà pratiquée par les Egyptiens grâce à l’emploi de cire et les Grecques s’épilaient aussi, d’ailleurs les statues Grecques affichent des corps imberbes. Pourtant les poils pubiens ont leur utilité puisqu’ils protègent le sexe des bactéries et des infections. Au moyen âge, les femmes ne se rasaient pas le pubis. Elles conservaient leur toison pour échapper aux maladies.
Aujourd’hui, le pubis suit les modes esthétiques et se voit orné de cristaux autocollants ou devient un mode d’expression et/ou de séduction avec le tatouage. La lingerie sexy propose des sous-vêtements mini pour couvrir avec sensualité le mont de Vénus et le bijou intime vient habiller le pubis avec raffinement et érotisme ! Strings bijoux et cache sexe rivalisent d’audace et de beauté pour le sublimer.
Saviez-vous que :
– Wagner avait composé un opéra qu’il avait prévu d’intituler Venusberg (en Français Mont de Vénus) et qu’il l’a rebaptisé Tannhäuser, par crainte des allusions sexuelles !
– La lipposuccion du pubis existe ! La chirurgie esthétique propose de supprimer l’excès d’ajout graisseux quand les femmes trouvent leur pubis trop « dodus ». Une autre intervention pratique l’inverse ; elle le « regonfle ».
N comme Nymphomanie…

Quand on parle d’hypersexualité, c’est à dire d’une addiction à la sexualité, on parle de nymphomanie pour les femmes et de satyrisme pour les hommes. Le mot nymphomanie est constitué de nymphe (divinité de la mythologie) et manie (qui vient du grec et qui signifie folie).
On a tous entendu dans notre vie cette expression employée un peu à toutes les sauces « Cette femme est nympho », tout simplement parce que les rumeurs avérées ou pas lui prêtent une obsession au sexe. C’est plutôt amusant parce que quand on parle d’hommes très portés sur le sexe, l’idée de conquête prime : On dira c’est un Don Juan, un séducteur, un conquérant, rarement un obsédé.
Pendant longtemps la virilité de l’homme a légitimé le fait de multiplier des partenaires et sa soif de sexe et pendant longtemps en parallèle, le deuxième sexe était destiné à une vie sexuelle sage et rangée.
A certaines époques, éprouver un désir sexuel excessif quand on était femme était anormal et réprimé. Morale, médecine, religion, sexisme, chacun de ces composants a eu son mot à dire dans l’histoire de la sexualité féminine :
Au 19ème siècle les médecins affirment que les jeunes femmes sont en danger quand elles ont du désir et mettent en garde le monde contre le fléau de la nymphomanie et de l’hystérie. La femme qui se caresse devient hystérique. De l’hystérie à la folie, il n’y a qu’un pas et beaucoup de femmes dites « lubriques » seront internées. On pourrait en parler pendant des heures, mais allez donc jeter un oeil sur cet article pointu concernant le corps médical Français au 19ème, vous ne serez pas déçu !
Mais revenons à la racine du mot nymphomanie. Les nymphes, divinités féminines étaient associées à la beauté, à la nature et réputées pour leur liberté sexuelle. D’ailleurs nymphe désigne aussi l’un des noms donné aux petites lèvres du sexe féminin.
Citation sur la nymphomanie :
« Une nymphomane est une femme aussi obsédée par le sexe que l’homme moyen » Mignon McLaughlin
O comme Orgie…
Histoire des orgies romaines.

Edouard-Henti Avril. Vers 1910
Les orgies (du latin orgia ; fêtes, secrets, rites…) sont très anciennes et leur nature a évolué au fil des civilisations ! A l’origine on les dédiait à la célébration de la vie, de la nature et du divin : on y mangeait et on y buvait avec excès. On fêtait la nature et les moissons.
On connait surtout les orgies, au travers des fêtes Grecques et/ou Romaines, ne serait-ce que par des œuvres cinématographiques célèbres comme Caligula. Cela dit, certains historiens pensent qu’on a beaucoup exagéré en parlant des orgies sexuelles romaines et persistent à dire qu’elles avaient surtout un caractère sacré et religieux .
Données en l’honneur de Dyonisos ou Bacchus, le Dieu de la vigne et du vin, ces fêtes dégénérèrent à Rome, en célébrations orgiaques, où les corps ivres jusqu’à l’inconscience se mélangeaient sans aucun interdit. Le Sénat y mis fin suite d’après ce qu’on sait, suite au scandale des Bacchanales, qui relatait des viols commis durant ces fêtes. Le mot bacchanale, dans la langue Française, est toujours connu comme un synonyme d’orgie, au même titre que débauche.
P comme Préservatif…
masculin et féminin

Source photo
Démarrons avec le préservatif masculin, qui n’a pas toujours ressemblé à celui qu’on connait, loin de là ! Cet étui souple (aujourd’hui fabriqué en latex, en polyuréthane ou nitrile ou encore en sensoprène ) est à la fois un contraceptif efficace et également un moyen de se protéger contre beaucoup d’infections sexuellement transmissibles, entre autre le VIH.
En quoi les préservatifs étaient faits du temps de nos ancêtres ? Principalement en boyau d’animal ou en tissu. Les Romains utilisent des préservatifs à base de vessie d’animaux et en Asie on les conçoit avec du papier de soie que l’on imbibe d’huile. Il est fait mention aussi de préservatif ressemblant à des godemichets élaborés avec des écailles de tortues ou du cuir. Pour ces derniers l’usage est double : il constitue un contraceptif et en même temps un outil pour combattre les dysfonctions érectiles.
Au XVI siècle, Gabriel Fallopio, un chirurgien, recommande le port d’un fourreau en tissu pour échapper à la Syphilis, qui à l’époque fait des ravages. Malheureusement, mal utilisé ce fourreau est vite délaissé. Bien qu’interdit en France, Louis XVI, popularise le préservatif, encore à cette époque conçu en boyau. Ce n’est réellemnt qu’au 18ème siècle qu’on fait le lien entre préservatif et contraception grâce à des biologistes. Le fourreau est alors conçu en boyau de mouton et fermé à son extrémité. Les libertins de la fin du siècle en feront usage sans modération, et le feront connaitre, comme Casanova.
Le caoutchouc fait son apparition grâce à la découverte des industriels Goodyear et Hancock : ils commercialisent un préservatif élastique, qui peut être réutilisé après lavage. La notion d’hygiène et d’entretien apparait. Il faudra attendre les années avant la deuxième guerre mondiale pour que le préservatif se démocratise. C’est au 20è siècle qu’on verra apparaitre le préservatif masculin à usage unique.
Le préservatif interne, ou préservatif féminin a la même fonction que la version masculine. Il se positionne dans le vagin et on peut l’y placer plusieurs heures avant le rapport. Il semble un plus difficile à mettre en place et certaines femmes le trouvent trop grand. Et puis à noter que s’il commence vraiment à être connu, on ne le trouve pas encore dans toutes les pharmacies.
L’idée du préservatif pour dames n’apparait vraiment qu’au début des années 1900 : « Le Pratique », c’est son nom, ressemble à un vagin pneumatique. Une nouvelle version verra le jour en polyuréthane à la fin du 20ème siècle et sera commercialisée presque partout dans le monde. Le préservatif féminin est aujourd’hui en nitrile.
Vous souhaitez en apprendre plus sur l’évolution du préservatif masculin et/ou féminin, nous vous recommandons cet article sur wikipédia.
Saviez-vous que :
– Après la deuxième guerre mondiale, la vente de préservatifs masculins se fait souvent « en cachette ». Il faut repeupler la France et les pharmaciens ont l’ordre de limiter la distribution.
– Les premiers préservatifs lubrifiés apparaissent en Angleterre dans les années 50.
– En 1987, suite à l’apparition du Sida, la publicité est autorisée pour le préservatif. Des campagnes publicitaires massives auront lieu ensuite pour le présenter comme « le seul médicament » contre le VIH.
– Appelé familièrement « capote », le préservatif est aussi appelé « Condom ». Condom serait le nom de son inventeur, un médecin du 18ème siècle, mais aucune référence historique sérieuse ne l’atteste.
Q comme Qian Keng…
Dieu du sexe et de la santé en Asie

Parmi les dizaines de divinités liées à l’érotisme et au sexe, on trouve Qian Keng (ou Peng Zu). Considéré comme un saint du Taoisme, la légende veut qu’il aurait vécu plusieurs siècles (800 ans) et qu’il aurait eu des dizaines d’épouses, donc une descendance plus que nombreuse !
L’un de ses secrets pour vivre longtemps et en bonne santé, résidait dans ses coutumes alimentaires mais aussi dans ses pratiques intimes et sexuelles. Peng Zu affirmait prélever et utiliser l’énergie de la femme pour renforcer sa propre énergie, et donc puiser le Yin pour renforcer le Yang.
De nos jours les sexologues et les médecins s’accordent à dire que l’épanouissement sexuel favoriserait la longévité et la santé. Faire l’amour c’est moins de problèmes cardio vasculaires, moins de stress, moins de rides et… plus de bonheur et d’estime de soi !
R comme le Rôle de l’érotisme…

Musée National de Varsovie.
Le mot érotisme provient du Grec éros qui signifie désir amoureux. Mais l’érotisme c’est quoi ? Ce sont toutes ces choses et ces phénomènes qui éveillent nos sens et nos désirs sexuels, comme des images, des mots, des situations… Erotisme et plaisir sont intimement liés.
La plupart des couples ont recours à l’érotisme pour faire croitre leur désir : vêtements et lingerie érotiques, accessoires, aphrodisiaques, mises en scènes et jeux de rôles… Avec l’explosion du web et la banalisation des téléphones portables, on surf sur la toile pour stimuler sa libido, on s’envoie des textos torrides…
Mais l’érotisme ne se vit pas qu’au sein d’un couple ! Il fait parti de nous, en tant qu’individu, comme un jardin secret. Il part d’une émotion qui va déclencher une excitation physique et mentale. L’érotisme se distingue de l’acte sexuel : l’émotion qu’il suscite entraine l’éveil du désir et projette celui ou celle qui la ressent dans un univers de plaisir qui le fait rêver et fantasmer. L’érotisme se différencie aussi de l’amour : On a tous et toutes été intensément troublés par une personne inconnue sans éprouver le moindre sentiment amoureux pour elle.
L’érotisme se nourrit de notre imagination. Il aime tout ce qui évoque le sexe mais il a besoin de mystère : Un corps légèrement dénudé ou l’attitude d’une personne, va stimuler le désir grâce au scénario qui se construit dans le cerveau de l’observateur, et ce scénario n’a pas de limite.
Le passage voluptueux d’un roman peut nous plonger dans un état d’excitation tel qu’on loupera notre station de métro ou qu’on y pensera toute la journée !
Ne pas tout voir, et même ne pas voir du tout, permet de tout imaginer ! L’érotisme a quelque chose de magique que chacun cultive à sa façon, en fonction de ses codes esthétiques, de ses attirances.
Citations sur l’érotisme :
– » L’érotisme est une des bases de la connaissance de soi, aussi indispensable que la poésie » Anaïs Nin
– » L’érotisme c’est quand l’imagination fait l’amour avec le corps » Emmanuel Boundzéki Dongala
S comme Sex-toy…
les jouets et le plaisir.

Auteur photo : Hannes Wiedmann. Source
Il existe une variété incroyable d’objets et d’accessoires destinés à amplifier le plaisir sexuel. Des milliers de boutiques en ligne en vendent sur internet et beaucoup de magasins physiques se sont spécialisés dans le domaine du plaisir.
Les Sex-toys ne se limitent pas aux objets destinés à la pénétration vaginale et/ou anale. Beaucoup sont conçus pour stimuler le clitoris, par exemple. Certains modèles sont vibrants (vibromasseurs) d’autres nécessitent une action manuelle.
Un effort considérable a été fait dans la conception des sex-toys, aujourd’hui fabriqués dans des matières douces et hypoallergéniques, comme le silicone. En ce qui concerne les articles vibrants, il y a eu une petite révolution : l’utilisateur ou l’utilisatrice choisit le degré de vibration. Leur design et leur fonctionnement se sont adaptés au goût et au désir, ainsi qu’au mode de vie des consommateurs : les mini vibros se rangent dans un sac à main et il existe des modèles de la taille d’un bâton de rouge à lèvres.
En réalité le terme Sex-toy regroupe toute une panoplie d’accessoires pour découvrir son corps et stimuler nos zones érogènes : Chapelet, Rosebud, Boules Geisha, Godemichets, Vibros, Cockrings, stimulateurs du Point G masculin, appareils BDSM, poupées sexuelles, etc… On peut même inclure dans la catégorie des Sex-toys certaines huiles et gels imaginés pour prolonger le rapport sexuel.
La modernisation du sex-toy a facilité la reconnaissance de la masturbation féminine. Se donner du plaisir en solo, est un concept vieux comme le monde resté longtemps le privilège du sexe masculin. Le fait que l’on crée des articles sexuels exclusivement dédiés au plaisir féminin a permis un énorme bond en avant. Fini les idées ancrées depuis des siècles dans notre société présentant la femme comme sans besoin masturbatoire, ou plus tard souffrant d’hystérie et de nymphomanie quand elle pratiquait la masturbation.
Les zones érogènes féminines existent bel et bien. On ne peut plus cacher leur existence aujourd’hui et les femmes prennent leur revanche et rattrapent le temps perdu. Pour preuve, les sex-toys clitoridiens, appelés aussi aspirateurs à clito ont le vent en poupe sans oublier de parler des vrais bijoux pour clitoris dédiés uniquement au plaisir.
Quelques infos sur les sex-toys :
– Et oui… Certains pays considèrent le sex-toy obscène et contraire aux bonnes mœurs (cela va d’une réglementation stricte et surveillée de leur vente à l’interdiction d’en posséder !)
Aux Etats-Unis, dans l’état de l’Alabama, vendre un sex-toy est criminel.
Les touristes visitant l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, la Thaïlande, ou encore l’Inde et l’Iran…
ne pourront pas emporter leur sex-toy. Leur usage y est interdit.
Les Japonais, des précurseurs :
– Les Japonais étaient en avance en matière de plaisir : les femmes Japonaises, dès le 17ème siècle, achètent leur gode, appelé Harigata. Le Harigata deviendra accessible aux femmes de toutes les classes sociales, qu’elles soient seules ou mariées. Parcourez cet excellent article sur le Harigata pour mesurer l’importance du plaisir dans la culture japonaise où l’épanouissement sexuel et la masturbation sont associés à la santé physique et au bien être.
-Restons au Japon avec les Boules Geisha. Car c’est bien en Asie qu’elles voient le jour. Elles sont réalisées dans des matière semi-précieuses comme le jade. Les Geisha avaient recours à ces boules intimes pour tonifier les muscles du périnée, tonifier leur vagin et ainsi accentuer le plaisir de leur partenaire et le leur, pendant les ébats.
A propos de l’Olisbos :
– Appelé Olisbos dans la Grèce Antique, le godemichet était offert par les guerriers à leurs épouses, lorsqu’ils partaient pour de longues périodes au combat. Masturbation et fidélité vont de paire.
– Les tous premiers jouets sexuels furent réalisés en pierre, en bois, puis en cuir et en verre. Certains Olisbos étaient de véritables œuvres d’art, finement sculptées dans du bois ou de l’ivoire, puis polies. Des pièces sublimes, destinées aux plus fortunés, ont été imaginées par des artistes verriers en Italie, dès le 16ème siècle.
– Le godemichet a fait partie de la vie quotidienne de nombreuses civilisations avant de se heurter aux interdictions religieuses et morales, de sociétés pas si éloignées de nous que ça. C’est pourquoi nous vous invitons à découvrir ou à redécouvrir nos bijoux sex-toys !
Des oeufs sexuels élégants et hypoallergéniques, conçus en résine et dans différents diamètres pour des varier les plaisirs.
Une création érotique unique qui mélange le concept du string bijou et du sex-toy.
Vous devrez patienter quelques jours avant de découvrir la 4éme et dernière partie de notre abécédaire de la culture érotique !