Abécédaire de la culture érotique. Partie 2
Voici la deuxième partie de notre abécédaire érotique. On commence avec G comme point G et ça vous parle bien sur, mais H comme hermaphrodisme, là c’est déjà moins évident… Infos, anecdotes et citations pour parfaire ses connaissances ou découvrir de nouvelles choses étonnantes.
G comme point G…
un incontournable !

La zone G ou point G est une zone érogène située dans le vagin au niveau de la paroi antérieure. C’est en 1950 que le sexologue Allemand, Ernst Grafenberg, met en évidence l’existence de cette zone et son importante réactivité érotique. Gonflé sous l’effet de la stimulation, le point G déclenche chez la femme des orgasmes puissants.
D’un point de vu anatomique, la communauté scientifique reste partagée sur l’existence réelle de cette zone, étant donné la complexité du sexe féminin et ses mystères. Pourtant la plupart des femmes savent parfaitement repérer et stimuler cet endroit avec leurs doigts, de préférence en s’allongeant sur le dos, et savent aussi pendant l’acte sexuel adopter les meilleures positions pour en sublimer l’excitation.
Que nous disent les sexologues :
– Le point G serait la structure interne du clitoris. Le clitoris, ce ravissant trésor qui se dresse au dessus de la vulve, n’est que la partie visible de l’iceberg ! Sa structure complète possède des terminaisons nerveuses très proches du vagin.
– Au début des années 2000, des échographies en 3D d’un acte sexuel, ont montré que le clitoris « se moulait » sur la partie postérieure du vagin et du pénis (études anatomiques d’Odile Buisson et Pierre Foldes – référence wikipedia) et que les bulbes clitoridiens situés de chaque côté de l’orifice vulvaire, se dilataient.
– Pour beaucoup l’excitabilité sexuelle du point G proviendrait donc entièrement du clitoris, dont on sous estime la partie cachée. Avec plus de 10 000 terminaisons nerveuses, le clitoris bat tous les records ! Il surpasse de loin, le nombre de terminaisons nerveuses du gland masculin, qui en compterait au maximum 6000. Le clitoris qui mesure en moyenne 10 à 11 cm (partie externe + partie interne) n’a pas encore livré tous ses secrets ! A ce propos, n’hésitez pas à découvrir les sex-toys et la bijouterie de luxe pour clitoris.
Et le point G chez l’homme ? La prostate masculine, facilement accessible au toucher, est aussi nommée « Point G » (ou point P). La prostate se trouve dans l’espace qui sépare la base de la verge et l’anus et sa stimulation entraine souvent un orgasme. On parle d’orgasme prostatique.
H comme Hermaphrodisme…

Musée du Louvre
Quand on entend le mot hermaphrodisme on pense de suite à un individu possédant des organes reproducteurs masculins et féminins. On oublie que dans la nature, certains animaux sont naturellement hermaphrodites ; c’est le cas de la coquille Saint-Jacques !
Mais commençons par partir au pays de la Mythologie Grecque : car Hermaphrodite vient de là !
Hermaphrodite est né garçon, de l’union d’Aphrodite et d’Hermès. Comme il refuse les avances de la naïade Salmicis, cette dernière invoque les Dieux pour s’unir à lui à jamais. Leurs deux corps fusionnent et prennent la forme d’un être unique, à la fois homme, à la fois femme.
L’art Grecque a souvent rapproché Hermaphrodite des Androgynes, au travers de fresques et de sculptures. Ces êtres mi-homme, mi-femme n’ont pas toujours été considérés positivement, mais on leur a parfois attribuer des pouvoirs de médiateurs entre les hommes et les Dieux.
La statue de l’Aphrodite endormi, une des plus célèbres, interpelle le visiteur qui découvrira au creux de ces voluptueuses courbes féminines, la présence d’un pénis.
Au fil des siècles, les sociétés ont souvent condamné et banni les personnes « intersexe ». Les enfants nés avec une ambivalence de genre sont cachés et/ou considérés comme malades. Au 19ème siècle, comme aux Etats-Unis, on pratique des opérations chirurgicales sur les bébés nés avec un problème d’identité sexuelle.
I comme Inanna ou Ishtar…
déesse du sexe, de l’amour, de la beauté.

sur un sceau de l’empire Akkadien (2350-2150 av J-C)
source image
Inanna, Déesse mésopotamienne porte le nom Ishtar en Sumérien. Elle incarne la guerre mais aussi l’amour, la sexualité et le plaisir. Ses représentations ont beaucoup varié en fonction des époques et il semblerait qu’elle ai été vénérée sous différentes formes dans toute la Mésopotamie. On construit de nombreux lieux de cultes à son attention et on lui consacre de nombreux hymnes à sa gloire. Ishtar s’assimile à d’autres divinités comme Astarté, Isis, Kali, Vénus, etc…
Dès la fin du 3ème Millénaire avant J-C, on décrit dans des textes la puissance d’Inanna dans le domaine de l’amour et du plaisir charnel, sans pour autant la relier à la fécondité. Selon les croyances, c’est elle qui est à l’origine du plaisir qu’éprouvent les amants, et elle devient peu à peu la Déesse des relations sexuelles et de tout ce qui touche au domaine de l’amour physique.
Dans les lieux de cultes et les temples, on a retrouvé des objets ou des petites statuettes en forme de pénis ou de vulve, dédiés à la déesse Ishtar. On parle même d’objets précieux avec des sexes féminin en or et en argent destinés à obtenir les faveurs de la Déesse pour la résolution de problèmes sexuels, telle que l’impuissance ou pour accroitre son pouvoir de séduction.
Ishtar apparait aussi comme la patronne des prostituées et on mentionne le terme de « prostitution sacrée ». La Déesse est assimilée à une femme capable de contenter de nombreux hommes sans ressentir le moindre épuisement.
On lui prête aussi un aspect androgyne. Parfois masculinisée, parfois féminisée, elle renvoie au concept d’une sexualité ambiguë, à la confusion et au mélange des sexes. Ishtar serait d’ailleurs dotée du pouvoir d’inversion des sexes : elle pourrait transformer un homme en femme, et une femme en homme.
J comme Jalousie…
jalousie amoureuse et jalousie maladive

Ah la jalousie amoureuse ! Un sentiment qu’on a tous et toutes ressenti, à différents degrés et qui déclenche l’angoisse, imaginaire ou pas, de perdre la personne que l’on aime et de la voir s’attacher à quelqu’un d’autre. Lorsqu’elle survient de temps en temps, on parle de jalousie naturelle, d’ailleurs ne dit-on pas souvent ; On est jaloux(se) quand on aime.
L’origine du mot jalousie est étonnante car elle provient de geloso, mot désignant au départ un treillis ou grillage destiné à cacher les femmes des regards d’autrui ! Une image pas très glamour… La jalousie implique d’emblée l’idée de possession. Quand la jalousie devient obsessionnelle, on parle de jalousie pathologique : La personne atteinte de jalousie maladive cherche en permanence à contrôler l’autre, le soupçonne sans cesse de vouloir séduire d’autres personnes, de lui être infidèle et de mentir. Au sein d’un couple, cela peut très vite devenir insoutenable.
En 1994, Claude Chabrol va réaliser « l’Enfer », avec Emmanuelle Béart et François Cluzet. Le scénario dépeindra avec talent la jalousie paranoïaque de l’homme entrainant le couple dans une descente aux Enfers.
L’Artiste Norvégien, Edvard Munch a peint une série de tableaux sur la Jalousie. Beaucoup de ses tableaux illustrent ce thème y compris des lithographies. Dans presque chaque tableau, 3 personnes sont présentes ; un homme livide, malheureux et vêtu de sombre au premier plan, et en retrait un couple face à face, aux visages rosis et aux vêtements colorés, dans une posture de séduction et d’échange. Une merveilleuse allégorie à la jalousie.

Quelques citations sur la jalousie :
-« L’amour fait naitre la jalousie, mais la jalousie fait mourir l’amour » Christine de Suède – Maximes
-« La jalousie est le tyran de l’amour » Miguel de Cervantès
-« Il n’y a pas d’amour sans jalousie » Georges Sand
-« La jalousie est la gifle de l’amour » Divine Kanza
K comme Kamasutra…
ou l’art amoureux et ses pratiques

Kandariya Mahadeva (Khajuraho).
Auteur : Jean-Pierre Dalbéra. lien Source
Lorsqu’on évoque le Kamasutra, écrit entre le 6 et 7ème siècle par Vâtsyâyana, on a tout de suite en tête les illustrations des positions sexuelles, enfin pas toutes car le livre en compte 64 ! Mais le Kamasutra ce n’est pas que ça, loin de là, d’ailleurs il est constitué en réalité de 7 parties qui abordent différents sujets : le mode de vie, la culture, la vie en couple, la séduction, etc…
Le Kamasutra, signifie les aphorismes du désir, ou plus simplement les réflexions sur le désir. Il est conçu comme un traité qui présente la sexualité en lien direct avec le fonctionnement physiologique de l’humain, avec sa vie spirituelle et religieuse. Il n’y est pas question de morale.
A propos du Kamasutra :
– A l’origine, l’ouvrage semble destiné aux classes sociales élevées. Il s’adresse d’abord aux femmes, puis aux hommes et aux courtisanes.
– Il est pour ainsi dire l’unique livre du Moyen-Age qui accorde une place importante aux femmes.
– En avance sur son temps, Il met en avant l’harmonie du couple en insistant sur le fait que le plaisir sexuel féminin est tout aussi important que le plaisir masculin.
– Il bannit les mariages forcés.
– Il donne aussi bien des recommandations intimes pour l’épanouissement intime de la femme fidèle,
que des conseils sur la manière de tromper son époux.
– Les Geishas et/ou courtisanes sont des femmes respectées et cultivées qui occupent une place importante dans la société.
– L’homosexualité y est citée comme une sorte de 3ème nature et non jugée immorale, de même que la bisexualité et la sexualité de groupe.
Le kamasutra sacre l’union de l’esprit et du corps qui conduit à l’extase. De nombreux temples, comme celui de Kandariya Mahadevada consacrée à la Déesse Shiva, présentent des sculptures montrant l’amour des couples yogi. L’amour tantrique consiste en une double harmonie parfaite : celle du corps et du plaisir physique et celle de l’esprit et du plaisir spirituel.
L comme Lofn…
la Déesse des amours illégitimes
Nous avions envie de vous parler d’une divinité méconnue de la mythologie Nordique : Lofn ! Lofn, huitième Déesse Asyne, est la servante de Frigg, l’épouse d’Odin. Si Frigg est la Déesse de l’amour et du mariage, Lofn, elle, est la Déesse des amours perdus, illégitimes ou interdits. Le concept d’amour est profondément ancré dans la culture nordique
La signification du nom de Lofn, se rapproche des mots « aimer » ou « aimant’. D’une nature bienveillante, Lofn intervenait auprès de Frigg et d’Odin pour obtenir leur permission afin d’unir des couples dont l’union était interdite. Elle arrangeait les liens entre les hommes et les Dieux et les humains d’ailleurs lui vouaient un grand respect. Le mot permission est directement attribué à Lofn.
Pour unir les amoureux, il est dit qu’elle balayait les normes définies par la société et les lois dictées par les Dieux. Elle personnifie, à elle seule, l’idée que le sentiment amoureux entre deux êtres ne dépend pas de normes ou de lois, mais du sacré. Aujourd’hui de nombreuses communautés, comme celle des LGBTQ en ont fait un symbole.
Contrairement à d’autres Dieux, on trouve très peu d’écrits et pour ainsi dire pas de représentations sur cette Déesse, ce qui ajoute à son caractère unique et mystérieux.
Nous espérons que vous avez aimé la deuxième partie de cet abécédaire érotique. A bientôt pour la suite !